Les chiens sauveteurs

On sait que le Préfet de police a décidé de donner plusieurs chiens de Terre-Neuve comme auxiliaires aux agents de la brigade fluviale.

Ces braves animaux aideront puissamment à opérer les sauvetages.

Leur instinct les porte à s’élancer au secours de gens en péril ; toutefois, il importe de leur donner une éducation spéciale, afin qu’ils puissent être dirigés.

C’est pourquoi ces courageux auxiliaires à quatre pattes sont chaque jour conduits par les agents sur le bord du fleuve ; on leur apprend là le métier de sauveteurs.

Un mannequin est jeté à l’eau, – parfois un simple objet flottant, – et, au commandement de : « À l’eau !… Va chercher ! », le chien s’élance, nage vigoureusement vers le but et triomphalement, le rapporte à l’agent, qui, lui flatte l’échine de quelques tapes amicales en guise de félicitations.

Notre gravure de première page représente l’une de ces intéressantes scènes.

Le chien qui se jette à l’eau est Sultan, dont la célébrité est déjà grande ; à côté, maintenu, c’est César.

Turc, Paris, Medge, Diane et Pelvoux – ce sont là les noms des autres chiens de la brigade fluviale – accomplissent également des prouesses.

Ce sont de véritables soldats, soumis à une sévère discipline. On leur donne une première pâtée à onze heures du matin et une seconde à six heures du soir. En dehors de ces heures, toute nourriture leur est refusée. Il est formellement interdit de leur présenter des friandises.

Voici les commandements auxquels on les habitue à obéir :

« Au pied ! – Derrière ! – Ici ! – À terre ! – Silence ! – Va chercher ! – Apporte ! – Couchez ! – Assis ! – À la niche ! – À l’eau ! »

Bien entendu, ces braves bêtes sont l’objet de soins spéciaux, et la consigne dit :

« Lorsque les chiens seront allés à l’eau pendant les temps froids, ils seront conduits au poste de secours pour y être séchés ».

Déjà les braves terre-neuve parisiens sont exercés, et les agents de la brigade fluviale auront évidemment en eux des aides précieux.